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Bilan de 2 ans de freelancing à impact : les 3 différences fondamentales avec mes débuts


Photo personnelle, prise à 2 pas de ma maison à l'orée des bois !


🎂🎈 Savoirs Précieux souffle ses 2 bougies en cette rentrée 2021/2022 ! Un anniversaire un peu particulier puisque je le fête dans un tout nouveau territoire. Ma famille et moi venons en effet d'emménager dans les environs d'Angoulême, entre ville et campagne ! 🎂🎈


Face aux retours très positifs que j'avais reçus au sujet de mon bilan à un an, j'ai décidé de vous partager les 3 éléments qui on fondamentalement changé mon année 2 par rapport à mes débuts. J'espère que mon témoignage continuera à aider les freelances parmi vous, qui font le choix d'évoluer dans le secteur de l'impact positif !


Évoluer vers du temps partagé plus que du freelancing


Ma 2ème année n'a pas démarré sous les meilleurs auspices puisque l'été 2020 aura été marqué pour moi par un trou de chiffre d'affaires de 3 mois. J'ai découvert qu'en freelancing, comme en salariat, il n'y avait pas de vie après le 15 juillet. Après avoir couru pour rendre mes différents projets avant la pause estivale, j'ai constaté que la reprise était très lente : à la mi-août, tout le monde n'est pas encore revenu... début septembre, il y a le retour à l'école et toute la nouvelle dynamique personnelle à lancer (activités et bonnes résolutions en tout genre)... à la mi-septembre, on commence à peine à réfléchir aux projets à mettre en œuvre avant la fin d'année... bref, si vous n'avez pas de projet démarré avant la période de congés, il vous faudra vous armer de patience (ce point est vrai aussi sur la fin d'année calendaire et la période des fêtes) !


Heureusement, j'ai pu constater que je n'étais plus au même stade de développement de mon activité et qu'après avoir planté des graines durant ma 1ère année, j'allais enfin pouvoir récolter le fruit de mes efforts. J'ai en effet eu la chance qu'au 4ème trimestre 2020, me soient proposés des contrats récurrents, qui reviennent à occuper des fonctions à temps partagé dans 2 structures. Je suis en effet devenue cheffe de projet MOOC pour l'association La Fresque du Climat, pour laquelle j'animais déjà des ateliers de sensibilisation au changement climatique. Et je suis également Responsable pédagogique pour l'organisme de formation LAFAAAC, qui forme aux métiers des industries créatives dans les pays d'Afrique, avec qui j'avais démarré une collaboration à l'hiver 2020. Je consacre désormais un peu plus de la moitié de mes semaines à ces 2 clients.


Et cela change drastiquement le quotidien : il est possible de se projeter plus facilement, de mieux gérer son temps et de sortir un peu de cette inquiétude communément partagées par les freelances : savoir de quelle prochaine mission demain sera fait. C'est un confort énorme. Cela présente aussi l'avantage d'avoir un statut un peu différent auprès des équipes de mes clients, plus proche de la collègue que de la prestataire.


Le calibrage, à raison de 2-3 jour par semaine, est aussi idéal car il me laisse également du temps pour d'autres missions plus ponctuelles, afin de ne pas retomber dans une sorte de salariat déguisé. En effet, l'une de mes motivations à devenir freelance était la possibilité de diversifier les projets sur lesquels je serais amenée à travailler. Cette configuration est pour moi aujourd'hui le bon compromis, qui ne me met pas non plus trop à risque, en ne dépendant pas non plus exclusivement de ces 2 contrats. Il ne faut en effet jamais oublier qu'une collaboration, aussi positive soit-elle, peut se réduire ou s'arrêter du jour au lendemain pour une indépendante !


Affiner mon engagement tout en restant ouverte


Dans mon bilan à un an, je revendiquais le fait de ne pas avoir transigé sur mon engagement, en choisissant un modèle économique exclusif, celui de ne vivre que de missions sur des projets à impact positif. Et j'ai de la chance de n'avoir jamais eu à accepter des projets éloignés de mes valeurs et convictions pour des raisons alimentaires.


Lors de cette 2ème année, je suis allée un cran plus loin, en dédiant près d'un tiers de mon activité exclusivement aux enjeux liés à la transition écologique, et notamment à l'urgence climatique. Le fait d'être en mission pour La Fresque du Climat a forcément joué un rôle, mais c'est aussi là où mes tripes m'ont portée.


C'est ce sentiment d'urgence face à la dégradation de nos écosystèmes et à l'atteinte des limites planétaires qui m'a poussée à quitter mon ancien job salarié. C'est encore lui qui me fait m'inquiéter pour l'avenir de mes filles. C'est toujours lui qui m'amène à réfléchir à comment réduire l'impact négatif de mes actions au quotidien. C'est enfin lui qui me pousse hors du lit tous les matins. Bref, c'est ancré si fortement en moi qu'il était logique que ça ressortirait de façon plus prégnante dans ma vie professionnelle.


Néanmoins, je prends garde à ne pas m'enfermer non plus dans ce combat. Après 2 ans dans l’Économie Sociale et Solidaire, je suis parfois frappée par le cloisonnement qu'il existe entre les causes. Et si je comprends la nécessité de ne s'attaquer qu'à une seule cause pour ne pas diluer ses efforts et donc son impact, cela peut parfois conduire à des aberrations qui me dérangent. Si la perfection n'existe pas, s'ouvrir à d'autres luttes permet de garder un esprit critique et d'interroger sa cohérence globale, et je trouve cela salvateur. J'ai donc adoré cette dernière année m’atteler à des sujets aussi riches et divers que la lutte contre les intox, la santé sexuelle et reproductive ou les inégalités hommes-femmes. Ils m'ont tous conduite à enrichir et nuancer mes propos autour de la transition écologique


Un autre écueil à éviter est aussi "l'entre-soi". En se dédiant à une cause, il est fréquent de lui prêter une ampleur autre que la sienne, tout simplement car on en parle 100% de son temps, avec de nombreuses personnes qui partagent ses convictions. Au risque de vite devenir "hors-sol" et perdre pied avec la réalité. Travailler sur d'autres sujets que les enjeux environnementaux et climatiques, avec des personnes pour lesquelles ce n'est pas une préoccupation de premier ordre, m'aide à prendre du recul, à identifier mes angles morts et à garder la tête froide sur le travail qu'il reste à accomplir.


Alors oui, ce n'est pas toujours évident et parfois, j'aimerais que tout le monde ait le même niveau d'informations que moi et soit engagé fortement dans la transition écologique. Aussi ai-je décidé de jouer le rôle d'éclaireuse sur ces sujets auprès de l'intégrité de mes clients et je les interpelle systématiquement lorsque je ressens une certaine forme de dissonance sur les projets sur lesquels je travaille. C'est devenu même un pré-requis avant d'envisager une collaboration. Risqué allez-vous me dire ? Peut-être... Mais au final, quelle différence par rapport à un.e salarié.e qui décide de devenir un.e intrapreneur.euse du changement dans son organisation ? Ces personnes sont de plus en plus nombreuses, certaines ont même décidé de se structurer en collectif. Et je pense que nous-autres freelances devons également porter nos convictions et nos valeurs dans nos missions.


Ainsi, lorsque les fondateurs de LAFAAAC m'ont proposé d'intégrer leur Comité Exécutif, j'ai accepté en proposant d'y porter les sujets RSE et notamment la dimension environnementale, qui leur est moins familière, leur activité ayant à ce jour essentiellement une visée sociale. L'accueil très positif qui m'a été fait m'a confortée dans cette orientation. Je suis heureuse qu'aujourd'hui, des éléments d'impact environnemental ou éthique soient discutés dans quasiment toutes les formations sur lesquelles nous travaillons ensemble et que nous réfléchissions ensemble à comment aller plus loin sur d'autres dimensions de leur activité.


Continuer à étoffer mon offre


Si au fil des 2 dernières années j'ai affiné ma spécialisation sur le fond, j'ai rapidement décidé d'ajouter des cordes à mon arc, en sortant du pur digital learning, qui est surtout un rôle de cheffe de projet et d'ingénieur pédagogique, pour animer moi-même des formations et ateliers.


Cette diversification, initiée dès mes débuts, s'est renforcée cette année, avec de plus en plus d'ateliers de la Fresque du Climat et la poursuite de classe virtuelle "Vers la parentalité éco-responsable" pour Edeni. Mais surtout grâce à la certification en facilitation de territoire apprenant que j'ai obtenue grâce au projet App'ee et au parcours "Créé ta solution ESS" que j'ai déployé au sein d'un lycée grâce à l'association Enactus qui m'ont permis de professionnaliser ma pratique.


Je me suis également formée à l'animation de nouveaux ateliers d'intelligence collective au service de la transition écologique, tels que la Fresque du Numérique, la Fresque Océane, la Fresque de la Renaissance écologique, Inventons nos vies bas carbone et 2 tonnes. Ces ateliers sont un bon complément de la Fresque du Climat, dont ils sont en grande partie inspirés, et me permettront de toucher un public plus large, tout en étoffant ma proposition à mes clients existants.


Enfin, ce pan de mon activité sera probablement plus simple à exporter dans mon nouveau territoire en Charente, où la demande en ateliers et formations est probablement plus importante qu'en digital learning. J'ai ainsi décidé d'endosser le rôle de référente locale pour la Fresque du Climat à Angoulême, afin d'accroître la sensibilisation aux enjeux environnementaux et la mise en action je l'espère dans mon nouveau lieu de vie. En effet, la lutte et l'adaptation au changement climatique comme la résilience se construisent avant tout au niveau local. Sans être un redémarrage à zéro, cette année 3 a tout de même un goût de nouveau départ. Je souhaite donc qu'elle soit placée sous le signe de l'impact à l'échelle de mon territoire. A suivre...


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